17/01/2018

S'INSPIRER DU MINIMALISME : ITINERAIRE VERS UNE VIE PLUS LEGERE



meuf contente qui ne sait pas encore qu'elle va galérer dehors jusqu'à 20h avant de trouver un endroit où dormir.


   Du plus loin que remontent mes souvenirs, j'ai toujours été sensible à l'environnement, à la nature. Enfant, je collectionnais les livres sur les animaux, sur les plantes et les écosystèmes. Mon père nous indiquait à mon frère et à moi le nom des arbres, des oiseaux, des poissons, nous faisions des herbiers. Je fermais bien le robinet en me brossant les dents, ne jetais pas mes papiers par terre et prenais soin de ne pas oublier d'éteindre les lumières de ma chambre (parce que "C'est pas Versailles ici"). A 8 ans, mon rêve était d'habiter une maison en torchis avec des poules, ou d'élever des moutons avec mes cousins dans une grande maison au bord de la mer. Je voulais être directrice de zoo pour sauver les espèces menacées, ou exploratrice du grand nord dans la neige comme Nicolas Vanier (bon après j'ai lu ça, ahem...), ou paléontologue en Afrique comme Yves Coppens, parce que mon père avait déjeuné avec lui lors d'une conférence.

     J'ai eu une enfance gâtée : Mon père et ma mère, tous les deux issus d'une famille nombreuse, ont toujours cherché à nous faire plaisir, à mon frère et à moi. Je les en remercie grandement. Nous étions gâtés à Noël, à Pâques et aux anniversaires. Nous consommions, sans tellement nous poser de questions. Ce qui est normal pour des enfants, il me semble. C'est là, on te le donne et tu le prends avec joie, c'est tout.

Et donc, le minimalisme dans tout ça ?


     J'y viens. Il n'y a pas si longtemps, je pensais que le minimalisme c'était avoir tout son intérieur décoré en blanc et noir, très épuré, avec des meubles rares mais "design". Et en fait pas du tout :)
Le minimalisme, concrètement, c'est vivre mieux avec moins
Ce style de vie se répand de plus en plus, et c'est tant mieux : en plus d'être bon pour nous, il l'est aussi pour la planète. Ce pourquoi il m'a intéressée à la base, d'ailleurs (cf mon introduction).
Intégrer le minimalisme dans sa vie se fait généralement par étapes, la remise en question de ses habitudes de consommation étant certainement la plus difficile. Pour vous éclairer un peu, j'ai choisi de vous raconter mon approche du minimalisme, en cinq points.

1 - Une sensation d'encombrement :


     Pour l'avoir déjà expliqué ici, le déclic de ce "trop" autour de moi a commencé en licence d'Histoire. Après une première (et unique) année de PACES désastreuse, où j'ai dépensé énormément d'argent pour tromper mon ennui (en produits de beauté notamment, cf cet article), j'ai dû déménager dans un appartement plus petit. Premier constat de l'accumulation: trop de meubles, de vêtements, de trucs inutiles. La première étape pour moi a été de m'imposer une sorte de défit, à savoir : "Ne rachète pas de produits de beauté, termine tous ceux que tu as déjà et choisis ensuite de meilleures compositions." Résultat ? Après 4 ans, il me reste encore des choses à terminer de cette période, si elles n'ont pas été données ou jetées...


alternatives zéro-déchet de salle de bain.




2 - S'informer, prendre conscience :


     Recevoir pour mon baccalauréat mon premier ordinateur personnel m'a offert l'occasion de diversifier mes lectures, de choisir les sujets que je voulais approfondir, en dehors du système scolaire. Après avoir sombré dans la spirale des blogs et des vidéos mode et beauté, je suis tombée sur la chaîne YouTube de Et Pourquoi Pas Coline en 2013. Bien que n'étant pas minimaliste, c'est son blog qui m'a ouvert les yeux sur la composition des produits de ma salle de bain, entre autre. Tout est parti de là, et a continué dans un cheminement logique. Les blogs orientés "Green" sont devenus des sources d'inspiration, de connaissances nouvelles. Instagram s'en est également mêlé. Il est bon de noter le rôle formidable d'Internet quelquefois. La présence indéfectible à mes côtés de Sim, élevé dans la "sobriété heureuse" proposée par la spiritualité chrétienne, a sans doute accéléré pas mal de choses. Tout comme quelques expériences de voyages en itinérance avec cette même charmante personne (voyager "léger" obligatoirement, donc). 
     En résumé, le minimalisme ne veut pas dire arrêter de consommer, mais consommer mieux en toute conscience: ce dont on a réellement besoin, en privilégiant qualité et durabilité (bio, vrac, local, seconde-main...)


Panel représentatif de mes fringues actuellement : jeans d'occasion (le noir était à ma cousine, le bleu trouvé sur Vinted) / Pull vert offert par ma mère; pull gris piqué à ma mère / Marinière éthique MadeandMore / chemise vichy d'occasion (trouvée dans un ding'fring') / blouse noire ni d'occasion ni éthique ni piquée à ma mère, mais grave coup de coeur.



3 - Remise en question - connaître ses vrais besoins :


     Si durant ma licence d'Histoire, ma consommation s'est nettement ralentie et améliorée (Amèle et Louise, si vous passez par là, je vous remercie d'avoir été des sources d'inspiration), l'approche d'un autre déménagement à la fin de ma troisième année m'a permis de désencombrer efficacement quelques domaines de consommation: vêtements et bijoux. Puis est arrivé ce formidable voyage de trois semaines au Canada, que j'attendais depuis tant d'années: trois semaines à dormir chez des connaissances, des amis, ou en couchsurfing chez des inconnus (seulement deux nuits à l'hôtel durant ce périple, ce me semble).
Je l'expliquais déjà dans cet article, mais voyager avec l'essentiel a été une révélation : cela m'a fait réaliser qu'on pouvait très bien - et surtout mieux - vivre avec peu, et m'a permis de cerner mes besoins réels.


Hit The Road, festival d'autostop 2016 (ici). Edition 2017 moins détaillée sur IG.






4 - Changer ses habitudes, lutter contre les anciennes :


     Début 2016, la communauté d'agglomération où j'ai grandi et où je suis retournée vivre pendant un an au retour de ce voyage a proposé une expérience inédite: celle des "Foyers témoins". Dans le cadre de sa politique environnementale, plusieurs familles se sont portées volontaires auprès de l'agglo afin d'appliquer onze gestes simples pour réduire leurs déchets (mettre un stop-pub sur sa boîte aux lettres, boire de l'eau du robinet... Les 11 gestes ici !)

Résultat: les familles ont en moyenne réduit leurs déchets de 37% en seulement 3 mois.
Sachant qu'un budget moyen de collecte et traitement des déchets pour une communauté d'agglomération comme la nôtre est de 6,5 millions d'euros par an, les économies ne seraient pas négligeables si tous les habitants faisaient de même : potentiellement plus de 700 000 euros... pour seulement 37% de réduction !

     Devant le succès de l'opération et face à la demande, la communauté d'agglomération a pu recevoir Béa Jonhson, pionnière et spécialiste du zéro-déchet, pour une conférence à laquelle j'ai pu assister. Je ne connaissais alors Béa Jonhson que depuis quelques mois par instagram, et appliquais déjà quelques uns de ses conseils. La progression s'est ensuite faite naturellement, petit à petit.

     Le livre et le blog de Béa Johnson ne sont pas mes préférés. Je leur préfère les blogs tenus par des gens vivant en France, et/ou ayant une personnalité plus proche de la mienne. Ils restent néanmoins une excellente référence en matière d'astuces zéro-déchet, et m'ont beaucoup appris.




Acheter en vrac pour réduire ses déchets. Se tromper sur la quantité de quinowaho.


5 - Accepter ses erreurs - être indulgent avec soi-même :


     Très clairement, il ne faut pas se leurrer, je suis loin d'être minimaliste et zéro-déchet. Se tourner vers le minimalisme et la consommation raisonnée est un choix, et il est important d'y aller à son rythme. Il serait dommage de se décourager soi-même en sautant des étapes, en allant trop vite ou trop d'un coup. Y aller petit à petit permets de progresser doucement mais sûrement. Pour moi par exemple, l'étape la plus facile a été la salle de bain, mais il en sera peut-être autrement pour d'autres. Je galère encore très clairement pour ce qui est de l'achat en vrac (flemme quand tu nous tiens...), mais je note de nets progrès dans la gestion de ma garde-robe. Voilà, personne n'est parfait et ce n'est pas grave. Avoir déjà pris conscience ne serait-ce que de l'existence d'une autre manière de consommer nous permettra de toute façon de faire de meilleurs choix dans le futur.


Bouteille en acier inoxydable Black&Blum (Vegan). Livres d'occasion. Cyrano piqué à mon frère ("De Guiche ? Postiche !" toussa).



J'espère que cet article vous aura plu ! Tout y est volontairement expliqué très rapidement, car je souhaite rédiger des articles plus complets sur tous les aspects du minimalisme. C'est une sorte d'introduction, dirons-nous :) Si le minimalisme est un sujet qui vous intéresse, ou au contraire qui vous est totalement étranger, cela me ferait très plaisir de lire vos expériences personnelles ou votre vision des choses en commentaire !

En passant, je vous souhaite une excellente année 2018 ! A bientôt :)

Camille

ps: gros merci à mon frère pour m'avoir aidée à prendre les photos <3