Biarritz, janvier 2014 |
Je voudrais vous parler d’une façon originale de partir en voyage, à l’aventure, gratuitement et de manière écologique. Si vous êtes aventurier, radin, écolo, c’est bien sûr le stop qu’il vous faut découvrir !
Faire du stop, c’est profiter d’une voiture, d’un camion,
d’un bateau, d’un avion… dans lequel il reste des places à offrir gracieusement
à de pauvres voyageurs sur le bord de la route.
Il faut savoir qu’en France, l’occupation moyenne d’un
véhicule est d’environ 1,8
personnes par trajet. En clair, la plupart des véhicules circulants sont
sous-exploités. Ils polluent pour rien, et leurs conducteurs sont désespérément
seuls. En excluant quelques sociopathes et les gens profondément mauvais, il
devrait vous rester environ énormément de millions de conducteurs susceptibles
de vous prendre en stop. Imaginez le champ des possibles! Il suffira de se poster sur le bord de la route ou dans une station-service, dans un endroit sécuritaire, d'avoir l'air sympa, dynamique et inoffensif, d'agiter une pancarte ou le pouce et d'attendre que ça morde.
Cet hiver, j’ai profité d’une formidable association à
Sciences Po qui s’appelle Stop&Go pour
partir de Paris, avec 29 autres étudiants, jusqu’à Lisbonne. Nous voyagions par groupes de deux, un garçon et une fille, et changions de binôme à chaque étape. J’ai eu la chance de
visiter l’Espagne et le Portugal un peu plus lentement qu’en avion, ce qui est
appréciable, et de rencontrer des conducteurs géniaux.
Un petit cochon et un gros cochon routier portugais:
Parmi eux, Vitor et Maria sont des Portugais que je rencontre à Salamanque, en Espagne, et avec qui nous passeront 400km jusqu’à
Porto. Après avoir passé la frontière portugaise, Vitor se retourne vers nous
et nous demande : « Ça ne vous gêne pas si on fait un détour pour
manger dans un bon restaurant ? ». On n’hésite pas une seconde, et on
fait bien. Vitor et Maria nous offrent au dîner une spécialité portugaise, le
Leitao de Bairrada. C’est un petit cochon de lait grillé exclusivement dans la
région de Bairrada et prisé dans tout le pays (ce qui explique le détour
immense que l’on fait avec Vitor et Maria). Il est cuit au bois de vigne et
mariné dans le vin blanc local : un pur délice, vraiment ! Et Vitor
et Maria nous ont commandé suffisamment de vin au repas pour passer un retour à
Porto fort sympathique.
Au cours de la dernière étape, j’ai aussi réalisé un vieux
rêve de stoppeur : faire la route avec un routier, un vrai. Et le moins
que l’on puisse dire, c’est que lui l’était. Lui, c’est Leandro, qui nous a
ramené en convoi exceptionnel près de Lisbonne. Routier portugais, rien ne lui
manque : ni la brousailleuse moustache, ni le grand drapeau portugais
étendu dans le camion, ni la vierge de Fatima lumineuse la nuit, ni les revues
cochonnes derrière le siège… Heureusement que, plus tard, deux financiers lisboètes
impeccables en costumes dans leur Audi nous ramènent à la réalité de la
vie de l’autostoppeur : le grand luxe !
Salamanque, Espagne, janvier 2014 |
Deux bonnes adresses pour lever le pouce :
hitchwiki.org : la plus grande communauté en ligne d'auto-stoppeurs, avec des astuces, des conseils sur les régions visitées en stop, et surtout les très pratiques cartes routières avec les meilleurs spots pour trouver un conducteur!
La Bible du Grand Voyageur : un livre très bien fait sur le voyage alternatif, où l'on apprend comment faire de l'auto-stop, du bateau-stop, comment se faire héberger chez l'habitant ou faire de la cuisine dans la nature.
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